10 août 2024 › 11 août 2024
Sortie exploration dans les Grandes Rousses. Je pars des chalets du Suet (entre le Lac de Grand-Maison et le col du Glandon) dans l’idée de longer le tumultueux Nant de Bramant en rive droite. Le chemin n’est pas tracé et il faut trouver son chemin entre les petites barres rocheuses et parfois marcher dans une végétation dense. Tracer dans les rhododendrons ou génévriers n’est pas aisé, et le sac de 12kg et la chaleur accablante rendent l’exercice difficile.
La pente s’adoucit, je longe le Nant de Bramant qui creuse un profond canyon. Je devine une trace qui descend dans la gorge. Je m’engage, franchis un passage délicat dans de la roche délitée. Mais quelques dizaines de mètres plus loin, c’est le cul de sac face à une cascade et une falaise infranchissable. Je fais demi-tour pour retrouver le passage délicat. Deux options s’offrent à moi: refranchir ce passage, ou grimper. Dans les deux cas, les petits rochers glissent sous le pied, et en contrebas se trouve le torrent. Je me décide pour grimper. Je creuse avec les pieds pour avoir des appuis solides. Je cherche des rochers stables avec les mains. Un pas d’escalade, deux pas… Au bout d’une dizaine, le terrain s’applatit, et je ressors bientôt sur un petit vallon herbeux.
Mon idée initiale était de longer le Nant et rejoindre le refuge de l’Etendard et le Lac Bramant, où le torrent prend sa naissance; puis de passer sur l’autre rive et bivouaquer vers le Lac Nicolas. Mais fatigué par ces efforts, je ne me sens pas aller jusqu’au refuge. La solution se présente quelques centaines de mètres plus loin. Le Nant devient momentanément calme. Large de cinq mètres, mais profond seulement de 15 à 20cm, je le traverse. Quelques instants plus tard, j’apercevais au loin le refuge, bien plus proche que je ne l’imaginais !
Je poursuis ma route en direction du lac Nicolas. Là, quatre tentes sont déjà installées, des enfants qui jouent, un chien qui barbotte. Trop fréquenté à mon goût, je redescends et m’installe près d’un lac sans nom. Après une nuit calme et sans rosée, et de belles lumières au lever, je redescend par un vallon verdoyant, cueillant quelques myrtilles avant de retrouver les chalets du Suet. Une belle aventure mêlant effort physique et émerveillement sur ce plateau sans nom.