30 septembre 2006
La nuit a été perturbée par la sonnerie de notre téléphone portable à deux reprises. Pas question d’y répondre au milieu de la nuit, mais le matin, un SMS nous estomaque : « Heard there were some bombings in Bali. Hope you are safe » / « Entendu qu’il y a eu des bombes à Bali. Espère que vous allez bien ». Nous cherchons à comprendre en allumant la télévision, mais ne voyons aucune image sur les chaînes indonésiennes. Finalement, sur la chaîne française TV Monde, nous attendons le journal télévisé qui, effectivement, parle rapidement d’attentats commis à Bali dans trois lieux différents pendant la nuit… Et Kuta a été touchée.
Nous sortons de notre chambre, croisons une personne de l’hôtel à qui nous demandons des précisions, qui ne nous en donne aucune mais précise « Ne vous inquiétez pas, s’il vous plait, restez »… Nous descendons au petit déjeuner, toujours à la recherche d’information ; la personne à l’accueil ne nous en donne guère plus mais nous demande : « Vous allez partir ? ».
Nous quittons l’hôtel pour aller dans un cyber-café à proximité, lequel est évidemment bondé. Après l’attente, nous lisons les journaux français pour savoir ce qu’il s’est passé : trois bombes ont explosé vers 20h la veille à Kuta et à Jimbaran, plus au sud ; on dénombre une vingtaine de morts… Nous écrivons à nos proches pour les rassurer.
Beaucoup de touristes cherchent à quitter Bali le jour même, et l’aéroport sera pris d’assaut. Nous partons dans deux jours, et ne souhaitons pas écourter. Ecourter, cela veut dire encourager le terrorisme, et affecter les Balinais qui vivent du tourisme. Certes, ces deux jours ne seront plus de vraies vacances ; et même si nous décidons d’occuper la matinée en allant à la plage, ces événements resteront à notre esprit.
A midi, la rue principale de Kuta est méconnaissable : très peu de monde dans les rues, terrasses vides, gens calmes… Certains essaient de trouver un petit bénéfice en vendant à la sauvette le journal du jour dix fois son prix normal…
En refaisant le parcours de la veille, nous apercevons bientôt le lieu d’un des attentats, et réalisons que c’est en fait la rue où nous avons hésité à prendre une glace ! A une heure prêt, nous aurions pu être victimes de ces attentats… Les télévisions sont présentes, des gerbes de fleurs ont été déposées, mais nous passons vite notre chemin pour rentrer par la plage.